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22 May 2016

Deuxième jour de Mawazine. Melhem Barakat et Marcus Miller en vedette

La célébration de toutes les musiques du monde s’est poursuivie hier avec une deuxième journée placée sous le signe… du partage et de la tolérance !

Star parmi les stars de la musique arabe, Melhem Barakat avait rendez-vous sur la scène Nahda avec ses plus grands fans. Légende vivante du répertoire, le chanteur libanais, également acteur, compositeur et mélodiste, a su parfaitement sublimer un style musical à part entière, entonnant ses titres les plus fameux devant des milliers de personnes. En digne héritier des plus grands musiciens arabes, Melhem Barakat a ainsi offert un répertoire varié qui a littéralement conquis l’audience.

C’est une autre légende que les festivaliers ont applaudi devant la scène du Bouregreg. Récompensé par deux Grammy Awards, nommé Artiste de l’Unesco pour la Paix en 2013, Marcus Miller a démontré avec un talent fou combien il était un bassiste de génie et un musicien hors du commun. Au sommet de son art, le compositeur et producteur américain, ancien partenaire de Miles Davis, Eric Clapton, Aretha Franklin et Quincy Jones, a offert à son public un grand moment de musique : rejoint sur scène par deux légendes Gnaoua du Maroc Hamid Kasri et Maalem Marchane pour une fusion d’anthologie où le guembri gnaoui a parfaitement épousé la basse de Miller.

D’une icône à une jeune étoile montante… Sur la scène de l’OLM Souissi, c’est Iggy Azalea, 26 ans au compteur, qui a livré un show parfait devant des dizaines de milliers de festivaliers. Ayant grimpé en quelques années tous les échelons pour se retrouver aux premières loges dans les charts, la chanteuse australienne a produit un spectacle fou, méritant amplement son titre de meilleur talent de la scène rap mondiale. Pendant plus d’une heure, les spectateurs ont vécu un moment d’une rare intensité, littéralement scotchés… devant tant d’énergie !

Impressionné, le public de Mawazine l’était tout autant au Théâtre National Mohammed V, où s’est produit Alma de Tango, la formation du bandonéoniste Juan José Mosalini, de la chanteuse Sandra Rumolino et du danseur et metteur en scène Jorge Rodriguez. Portant l’art du tango à son sommet, à la fois musical, poétique et dansant, le groupe a donné à voir et entendre un spectacle tantôt intimiste, tantôt volcanique, offrant aux festivaliers toutes les facettes des émotions véhiculées par la richesse infinie du tango.

Parce que la découverte des musiques du monde passe aussi par le Maroc, la scène de Salé a une fois encore mis à l’honneur les artistes nationaux dont Saïda Fikri, une chanteuse, guitariste et compositrice dont la musique a brillamment navigué entre les influences rock, blues, jazz, folk, pop, country et reggae… avec une pointe de « Moroccan touch ». Irrésistible !

A Salé toujours, c’est un véritable crooner, natif de Marrakech, qui a enflammé les festivaliers avec ses rythmes endiablés, inspirés des sonorités latino-américaines. Ayant enregistré dès les années 90 à Cuba, Rhany est un fervent adepte du one-man-show. Son spectacle, couronné de succès, a permis à ce grand fan d’Elvis de chanter et de, pour reprendre ses propres mots, “rapprocher les peuples et adoucir les mœurs”. Mission accomplie !
La scène marocaine ne serait pas ce qu’elle est sans la musique électronique… et l’un de ses meilleurs représentants. Considéré comme l’un des plus grands DJ marocains, DJ K-Rim a été l’auteur d’une prestation remarquée qui confirme son statut à part. Producteur du chant officiel de la Coupe d’Afrique des Nations en 2015, ce dernier a multiplié les collaborations avec Saad Lamjarred ou encore Tigresse Flow. Le public ne s’y est pas trompé qui l’a acclamé après son show très relevé !

De création, il était également question au Chellah, où la programmation fait cette année la part belle à l’expérience mystique et aux mélopées sacrées des cultures traditionnelles, notamment les chants classiques persans. Sur la scène du site historique, le chanteur iranien Alireza Ghorbani a ainsi superbement adapté Rumi en le confrontant aux voix contemporaines de Fereydun Moshiri et Mohammad Reza Shafie Kadkani. Tissant un lien entre passé et présent, grâce aux talents d’improvisation de ses musiciens, Alireza Ghorbani a convié les festivaliers dans un voyage musical insolite aux accents souvent bouleversants.

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